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Mieux comprendre la BOULIMIE, l'HYPERPAGIE, et l'ANOREXIE-BOULIMIE, pour mieux s'en défaire...

6 janvier 2014

Boulimie, hyperphagie : Le comportement alimentaire n’est pas le problème à traiter

             Vous imaginez qu’en faisant tout pour adopter un comportement alimentaire normal alors vos crises de boulimie ou d’ hyperphagie disparaîtront ? A mon grand regret c’est un leurre... Dans le cadre des Troubles du Comportement Alimentaire (T.C.A.), le problème à traiter n’est pas le comportement alimentaire.

             La crise de boulimie n’est pas le problème.  Vous mangez à chaque fois que , vous mangez quand vous êtes stressé(e), vous mangez quand vous vous ennuyez,  quand vous vous sentez vide ; vous ne supportez pas de ressentir des émotions fortes, vous rêvez de ne plus jamais rien ressentir de désagréable, vous avez souvent l’impression «d’en prendre plein la tête» et de ne rien pouvoir faire, vous ignorez à quoi servent les émotions, à part à vous « pourrir l’existence » : Vous souffrez d’une I.P.E.C.E., c’est à dire d’une Inaptitude à Prendre En Charge vos Emotions.

             La crise de boulimie n’est pas le problème, elle est une solution. Les glucides contenus dans la nourriture que vous ingérez pendant vos crises vous aident à atténuer les ressentis désagréables qui s’imposent à vous, je pense par exemple à la colère, la tristesse, la peur, l’ennui, ou encore cette impression de vide intérieur qui s’installe parfois. La bouffe vous calme, vous apaise, vous donne du courage, elle vous permet de ressentir quelque chose là où ça vous semble vide, elle rend supportable ce qui sans elle serait insoutenable. Chercher à traiter les crises de boulimie et d’hyperphagie -que ce soit par des régimes, un rééquilibrage alimentaire, des coupe-faims, des médicaments- équivaut à couper une mauvaise herbe sans en traiter la racine : Les crises disparaissent un court moment (1 mois maximum en moyenne) mais elles réapparaissent systématiquement, tôt ou tard, et plus souvent tôt que tard.

             Pour ne plus déclencher de crises alimentaires, c’est l’Inaptitude à Prendre En Charge les Emotions qu’il faut traiter. Le seul moyen de vous libérer de votre Trouble  du Comportement Alimentaire de façon définitive est d’apprendre à prendre en charge les émotions auxquelles certaines situations vous confrontent. Cet apprentissage peut se faire dans le cadre d’une Thérapie Active. le but est de découvrir à quoi servent les émotions, de développer votre capacité à les accueillir, les utiliser, vous en libérer. Lorsque vous serez capable de faire de votre ressenti quelque chose d’utile alors vos compulsions alimentaires n’apparaîtront plus, et votre vie pourra reprendre un cours normal, le bien-être en plus.

 Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

Retrouvez tous les articles de Barbara Verhaeghe sur le site www.pleinement-soi.com

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6 janvier 2014

De l'enfant libre à l'adulte qui contient

        L'enfant exprime naturellement ses émotions, parle spontanément des problèmes qu'il rencontre. C'est ce qui lui permet - face à une situation déstabilisante - d'évacuer ses tentions intérieures, de trouver de l'aide pour résoudre ce qui lui pose problème, du soutien ; c'est ce qui lui permet de retrouver son calme, sa stabilité, de se sentir  en paix avec lui-même, avec son univers ; c'est ce qui lui permet d'aller bien.

        Dans l'histoire des personnes souffrant de boulimie et autres T.C.A.,  on relève très fréquemment un instant T à partir duquel ces personnes sont passées d'un tempérament « d'enfant libre »  à celui «d'enfant qui contient », qui intériorise. Il s'agit d'une période pendant laquelle la personne a été confrontée pour la première fois à un évènement « trop grand pour elle », c'est-à-dire un évènement à ce point déstabilisant qu'elle n'a pas pu de le gérer avec les moyens qu’elle possédait. Pour la première fois cette personne ne s'est pas sentie la capacité, la liberté, l'espace de dire son malaise, n'a pas voulu ou n'a pas pu exprimer ses émotions et a fini par tout garder pour elle, par tout contenir.

 Voici les raisons invoquées en séances :

 - « Mon problème focalisait tellement mon attention que je n'ai même pas pensé à en parler. »

- « Mon émotion était tellement forte que j'avais peur de perdre pied si je la lâchais. » (Chaque nouvelle émotion est alors contenue pour ne pas laisser échapper les émotions précédemment bloquées).

- « Mon émotion était tellement forte que je n'arrivais pas à la faire sortir, à l'exprimer, à l'évacuer. »

- « J'avais commencé à exprimer mes émotions mais on m'a coupé dans mon élan, on m'a interdit de pleurer, de me mettre en colère. »

- « Mon proche était déjà tellement en souffrance que je ne voulais pas en rajouter. »

- « J'avais honte de ce qui m'arrivait et me sentais coupable, j'ai tout masqué. »

- « J'avais peur qu'on me juge. »

- « J'ai voulu en parler mais personne n'était disponible à ce moment là. »

- « J'en ai parlé mais personne ne m'a écouté, personne ne m'entendait, on n'a pas du tout tenu compte de ce que j'avais exprimé.»

- « J'avais l'impression que parler de ce qui me tracassait serait inutile, que ça ne changerait rien de toute façon. »

Etc.

        A partir de cet instant T - et pour ces diverses raisons - une croyance se développe : les émotions doivent être contenues. Au premier malaise intériorisé vient s'ajouter les suivants, les émotions s'accumulent alors et chaque nouvelle difficulté rencontrée devient de plus en plus insupportable.  L'enfant libre devient un adulte qui panique lorsqu'il est confronté à une situation qui lui échappe, à une émotion dont il ne sait que faire. Il développe des stratégies pour éviter d’être confronté aux émotions (« stratégies d’évitement ») et d’autres stratégies pour calmer les émotions déjà présentes (« stratégies d’atténuation »), les Troubles du comportement appartiennent à ces deux familles de stratégies.

 

Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

Retrouvez tous les articles de Barbara Verhaeghe sur le site www.pleinement-soi.com

6 janvier 2014

Etre « bien » dans son corps

          « Vous êtes bien au 06.62.7... "  Etre « bien » dans son corps c'est être au bon endroit dans son corps, c’est être dans SON corps. Les personnes « mal » dans leur peau ne sont effectivement pas dans LEUR peau.

           Parce qu'elles manquent de certaines compétences - notamment dans le domaine des émotions et de la communication - les personnes souffrant de troubles du Comportement Alimentaire ne supportent pas de se sentir déstabilisées. Elles appréhendent en permanence les situations qui les placent en mauvaise posture et sont prêtes à tout pour y échapper. Afin d’éviter toute source d’émotion elles mettent tout en œuvre pour que les autres soient gentils avec elles : Elles se montrent agréables en toutes circonstances, souriantes, bienveillantes, à l'écoute, intéressées par tout ce qui se dit, se montrent plutôt d'accord. Elles choisissent souvent de se taire et de se laisser faire… Surtout ne pas s'opposer, ne pas froisser, ne pas déplaire.

          Pour que les autres ne les agressent pas les patientes effacent leur propre personnalité au profit d'une personnalité caméléon, s'adaptant à leur interlocuteur en permanence. Elles jouent presque tout le temps un rôle qui n'est pas le leur. Les personnes boulimiques et hyperphagiques ont du caractère - d'ailleurs leur entourage les perçoit souvent comme des personnes solides - mais pas leur VRAI caractère. Ce qu'elles donnent à voir à l'extérieur ne correspond pas à qui elles sont à l'intérieur ; les patientes que je reçois le disent très bien elles-mêmes : « Je ne montre jamais qui je suis vraiment ».

          Comment se sentir dans SA peau quand on se glisse en permanence dans la peau d’une autre ? Impossible ! Pour se sentir bien dans sa peau il est nécessaire d’être soi - tout le temps, et avec tout le monde – de faire en sorte que ce que l’on donne à voir de l’extérieur soit identique en tous points à qui l’ont est à l’intérieur. Mais comment savoir qui l’on est me direz-vous. C’est simple : En se mettant aux services de ses émotions. Cette compétence peut se développer à tout âge, et quelle que soit l’ampleur du trouble alimentaire dont souffre la personne. Les thérapies Actives peuvent vous y aider, « Être bien dans son corps  c’est comme tout, ça s’apprend ! ».

Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

Retrouvez tous les articles de Barbara Verhaeghe sur le site www.pleinement-soi.com

6 janvier 2014

Aux personnes découragées

 « J’ai déjà été suivie plein de fois et ça n’a pas marché !»

« Encore une thérapie, à quoi bon !»

« Ras le bol de tout réexpliquer à chaque fois que je consulte un nouveau psy »

« J’en ai marre de parler de mon passé, ça sert à rien »

« Aucun psy n’a su m’aider, pourquoi  un autre y arriverait »

«  J’ai déjà tout essayé et je fais toujours autant de crises »

« Je suis épuisée, je n’ai plus la force d’aller consulter »

« A chaque fois que je pensais être guérie j’ai rechuté »

 

          Beaucoup de personnes souffrant de TCA se retrouvent découragées. A bout de force elles hésitent à se lancer dans un (énième) accompagnement thérapeutique.  Les témoignages que je reçois régulièrement permettent de bien comprendre ce qui peut les amener à baisser les bras. Voici les raisons les plus couramment citées :

 

« Je suis motivée pourtant je n’arrive pas à résister aux crises »

Une croyance – fausse et trop répandue – amène à penser que le simple fait de décider de ne plus se gaver permettra de ne pas céder aux futures compulsions. « C’était la dernière crise », « demain pas de crise ». La réalité est toute autre et le verdict sans appel. Les crises se succèdent, et avec elles l’impression d’avoir échoué, d’être nul(le). « Bah voilà une fois encore je n’y suis pas arrivée ». Plus le cycle je résiste/je crise/je suis nulle se répète plus l’espoir de s’en sortir s’estompe.

Notez qu’il est normal de ne pas réussir à résister à une compulsion alimentaire. Chercher à lutter est vain.

 

« La sonde n’a pas marché »

Les patients ne le savent que trop rarement, mais pour faire disparaître le réflexe de gavage la sonde gastrique à elle seule ne suffit pas. Peu informés ils sont persuadés qu’une fois le dispositif retiré tout sera rentré dans l’ordre. Lorsque les crises réapparaissent ils se disent souvent que si « même ça » ça n’a pas marché alors rien ne marchera.

La sonde est un complément. Elle n’est véritablement efficace que si l’IPECE (inaptitude à Prendre En Charge ses Émotions) est traitée par ailleurs.

 

 « J’ai vu plusieurs spécialistes mais ça n’a eu aucun effet sur mes crises »

Les personnes qui se présentent à moi ont parfois consulté jusqu’à 10 professionnels différents avant de se présenter au cabinet. Dépitées, elles ont le sentiment d’avoir déjà quasiment tout essayé sans succès, et vont jusqu’à affirmer que la thérapie Active est leur « dernier espoir ».

 

« J’ai l’impression que les thérapeutes ne me comprennent  jamais vraiment »

Certains propos tenus par des professionnels sont si inappropriés que leurs patients en deviennent sceptiques, « s’ils ne me comprennent pas comment peuvent-ils m’aider ? ». On compte parmi ces propos :

« On ne peut pas dire que c’est vraiment de la boulimie»,

- « Vous savez tout le monde grignote  en période de stress»,

- « Ca n’est pas si grave, vous dramatisez »,

- « Quand la compulsion apparaît, essayez d’y résister »,

- « Essayez de pensez à autre chose ».

- « Prenez une collation pour ne pas avoir faim, ça limitera les crises »,

- «  Quand la compulsion apparaît, mangez équilibré ».

- «  Apprenez à manger équilibré »

 

 « J’en peux plus de tout réexpliquer à chaque fois »

Toute rencontre avec un nouveau spécialiste des TCA demande de se présenter, de reparler de ses difficultés, de retracer une fois encore son parcours, son histoire. C’est agaçant, éprouvant, et peut parfaitement refroidir celui ou elle qui pense à intégrer un nouveau programme thérapeutique.

 

 « J’ai trop mal vécu mon dernier suivi »

Les expériences traumatisantes qui me sont rapportées  sont multiples et diverses. Il peut s’agir d’un suivi imposé contre volonté, du fait d’avoir été coupé du monde extérieur pendant une hospitalisation, de confidences très intimes qui sont passées pour mensongères ou encore de paroles entendues en séance. Dans bien des cas le parti qui est pris est de rester en souffrance plutôt que de prendre le risque de se retrouver plus abîmées encore par un suivi.

 

 « J’ai déjà claqué beaucoup d’argent pour rien »

Pour guérir l’investissement n’est pas que physique et psychologique, il est aussi financier. Les thérapies spécialisées coûtent souvent très cher, et la dépense n’est pas sans conséquences. Pour pouvoir s’en sortir certains se privent ou privent leurs parents, d’autres multiplient les emplois, font des crédits ou encore se mettent à découvert bancaire. Lorsque les séances n’ont pas d’effet direct sur les crises la facture paraît plus salée encore et il devient peu envisageable d’investir plus d’argent encore au travers d’un nouvel accompagnement.

 

Aucune thérapie ne peut convenir à tout le monde, aucun thérapeute non plus. Pour favoriser la réussite  voici quelques précieux conseils :

 - Choisissez votre thérapie. Elle doit être adaptée à vos difficultés et à vos objectifs. N’hésitez pas à questionner longuement le professionnel à qui vous vous adressez pour vérifier si son approche correspond bien à vos attentes. Si les thérapies que vous avez déjà essayées sont restées sans effets, d’autres pourront répondre à vos besoins.

 - Choisissez votre thérapeute. Choisissez de préférence un thérapeute compétent qui vous inspire confiance. Une personne auprès de qui vous sentez à l’aise et complètement libre de vous confier, sans craindre d’être jugé(e). Si un thérapeute ne vous a pas plu un autre pourra vous plaire.

-  Impliquez-vous.  

- Soyez sincère. Profitez des séances pour dire tout ce que vous avez sur le cœur, tout ce qui vous passe par la tête. Ne prétendez pas que tout va bien si ça n’est pas le cas. Privilégiez le « je n’ai pas envie de parler de ça » au mensonge.

- En dehors des séances, osez mettre en pratique ce que vous avez appris pendant les séances.

Présentez-vous à toutes les séances. La régularité des séances joue un rôle majeur dans la réussite. Préférez venir en disant « je n’ai pas envie de parler aujourd’hui » que de ne pas venir du tout.

Si quelque chose vous dérange pendant votre séance de thérapie parlez-en.  Vous avez peut-être déjà mis fin à un suivi parce que quelque chose vous a déstabilisé (une remarque, un regard, une impression), et que vous n’avez rien dit. Par peur que ça se reproduise vous avez choisi de ne pas venir aux rendez-vous suivants.

- Osez dire ce qui vous dérange ou vous blesse, cela vous permettra de poursuivre la thérapie dans de bonnes conditions  et de mettre toutes les chances de votre côté pour retrouver une vie normale.

 

Courage ! Comme j’aime le rappeler aux personnes que j’accompagne : L’échec n’existe pas, il n’existe que des individus qui n’ont pas encore eu la chance de trouver le bon suivi. Trouver la bonne combinaison moi-thérapie-thérapeute demande souvent de faire plusieurs essais, et même si les difficultés rencontrées peuvent être décourageantes le bien-être vaut la peine d’essayer encore et toujours. Le bonheur en vaut la peine !

  

Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

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6 janvier 2014

La vie, cette chose déstabilisante

             Avez-vous déjà relevé le nombre de perturbations que contient l’une de vos journées ? Je vous invite à le faire. Notez chaque moment où, alors que vous vous sentiez plutôt calme, un élément vient perturber votre bien-être. Vous allez être étonné(e) du résultat !

        

            Nombreuses sont les situations susceptibles de nous déséquilibrer au quotidien. Je les divise en 4 catégories.

1. Ce que l’on nous dit à l’oral, à l’écrit, mais aussi par le langage non verbal. Une remarque que l’on trouve désagréable, une critique que l’on prend mal,  un sujet qui nous met mal à l’aise, un ton que l’on trouve inapproprié, déplacé et qui nous agresse, une parole qui nous vexe ou nous rend triste, une histoire qui nous bouleverse, un geste qui nous contrarie parce qu’il trahit peut-être une pensée non exprimée, etc.

2. Ce que l’on nous fait. Une bousculade dans la rue qui nous atteint, un geste qu’on tente de nous imposer, un « coup tordu » au travail, une tromperie amoureuse, etc.

3. Ce que nous voyons, dont nous sommes témoin. Un accident choquant, la souffrance de quelqu’un qui nous paralyse, une scène de vie qui nous met mal à l’aise, en colère, une image qui nous écœure, un film qui nous bouleverse, etc.

4. Ce que nous sentons dans notre corps. Je pense ici aux douleurs désagréables par exemple.

 

       Chaque situation déstabilisante à laquelle nous sommes confrontés nous demande d’agir, de réagir  de sorte à nous restabiliser, à retrouver notre calme, notre bien-être.Se rééquilibrer lorsqu’on se sent perturbé requiert deux aptitudes essentielles, s’affirmer et gérer son ressenti. Elles appartiennent au registre de la communication, il s’agit d’être capable de ne pas se laisser marcher sur les pieds tout en respectant les autres, et à celui des émotions, il est important de les accueillir et de les prendre en charge, sans les fuir.

Pour des raisons très diverses les personnes souffrant de troubles alimentaires n’ont pas acquis les compétences qui permettent de faire face à ce qui les perturbe. Pour ces personnes les difficultés de tous les jours posent problème et leur vie ressemble de très près à un enfer. Imaginons l’une d’elles face à quelqu’un qui la déstabilise ; puisqu’elle n’a pas appris à s’affirmer elle ignore comment ne pas se laisser faire, et n’ayant pas développé sa capacité à gérer ses émotions elle ne sait pas quoi faire de ce qu’elle ressent, autrement-dit elle subit la situation… Crise de boulimie garantie ! Objectif : Acquérir les savoir-faire qui permettent de ne pas rester en déséquilibre trop longtemps. Mais comment faire ?

En apprenant à prendre en charge les émotions, et en apprenant à s’affirmer face aux autres. Beaucoup cherchent à développer ces deux « compétences de vie » de façon autonome, d’autres font le choix d’un accompagnement thérapeutique. Les autodidactes ont deux grandes possibilités, la première est d’étudier les astuces des autres au quotidien pour se les approprier, la deuxième est de se nourrir des solutions proposées par les livres de développement personnel. Ce travail en solo peut s’avérer très efficace et convenir parfaitement à certaines personnes, d’autres progresseront davantage en étant aidées dans leur démarche par un professionnel. L’accompagnement a pour avantage de faire gagner du temps et de l’énergie, il permet surtout d’obtenir un retour précieux sur les tentatives qui échouent, de découvrir comment faire pour gagner en efficacité et ainsi atteindre plus facilement son objectif : Vivre en paix !

 Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

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6 janvier 2014

Les personnes « caméléon »

            Les personnes « caméléon » ont pour caractéristique de s’adapter en permanence aux autres. Multifacettes, elles se montrent très différentes selon qui elles rencontrent. Il est question pour celles-ci de s’accorder à chacun, c'est-à-dire à son tempérament, sa culture, ses goûts, mais aussi à ses envies, ses besoins, son fonctionnement global. Le caméléon :

- Adopte une attitude qu’il sent convenir

- Peut aller jusqu’à modifier sa façon de parler, de bouger

- Se montre intéressé par tout ce qu’on lui dit, même s’il ne l’est pas

- Anticipe les besoins de l’autre

- Le complimente, le valorise

- Fait ce qui lui est demandé, rend service

- Ne dit jamais non

- Ne contredit personne, n’affirme pas son désaccord

- Fait passer l’autre avant lui

 

Le « caméléonisme », une stratégie de protection. 

L’enjeu est de taille : être gentil avec les gens pour qu’ils soient gentils en retour ! Le caméléon espère qu’en étant le plus sympathique possible on ne le déstabilisera pas. Il cherche à limiter ce qui serait susceptible de provoquer en lui des émotions insupportables (colère, frustration, vexation, tristesse, etc.) notamment :

- Rejet

- Reproches

- Critiques

- Toutes remarques déplaisantes

- Trahisons

- Agacements, cris, hurlements

- Abandon

 

Une tactique qui a ses limites

Être aimable avec les gens pour ne recevoir d’eux que de la gentillesse est loin d’être efficace à 100%. Même l’être le plus gentil de la planète ne peut pas complètement épargner le caméléon. Chacun a sa propre perception de ce qui peut faire du mal à l’autre ou non, de ce fait une remarque dite avec bienveillance peut contrarier, une attitude neutre peut blesser, un refus poli et argumenté peut vexer. Il en résulte un profond sentiment d’injustice pour celui qui fait tant d’effort pour ne jamais se sentir éprouvé, « je fais tout pour lui et voilà comment il me le rend ! ».

 

Des effets secondaires de taille

La personne caméléon est mal à l’aise en groupe. Faire en sorte de convenir à une personne est jouable, convenir à toutes les personnes différentes d’un même groupe au même moment et dans un même lieu est nettement plus compliqué, voir impossible. Il est d’ailleurs courant de voir le caméléon se mettre en retrait quand il est en société.

       E caméléon ne dit pas ce qu’il ressent, prend sur lui, contient, et ça lui pèse.

       A force de prendre différents visages il ne sait plus vraiment qui il est, perd son individualité

       Le caméléon est mal dans sa peau

       Laissant les autres choisir, il a l’impression de ne pas contrôler sa propre vie

       Suiveur, le caméléon ne mène pas la vie qu’il voudrait, il est mal dans sa vie.

 

Sortir du schéma

Pour reprendre le contrôle de sa vie le caméléon devra oser se montrer lui-même, en toutes circonstances, et ce quel que soit son partenaire de « Je ». Pour que cette affirmation de soi devienne possible, et pour qu’elle soit bien vécue de part et d’autre, il est nécessaire de développer deux compétences principales :

            - Gérer ses émotions  (intelligence émotionnelle)

            - S’affirmer  (intelligence sociale)

Ces compétences se travaillent dans le cadre d’un travail thérapeutique, notamment en Thérapie Active.

 

Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

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6 janvier 2014

Impossible de guérir de la boulimie ou de l’hyperphagie en résistant aux crises !

            Chercher à résister aux crises, c’est lutter contre un symptôme. Les crises de boulimie ou d’hyperphagie sont fréquemment considérées comme le problème à éradiquer, or si elles posent des problèmes elles ne sont pas LE problème. Le problème qui déclenche les crises est ailleurs, je l’appelle « IPECE ». Inaptitude à Prendre En Charge ses Émotions. C’est parce que la personne ne sait pas quoi faire de ce qu’elle ressent (colère, tristesse, ennui, frustration, calme, impression de vide, etc.) qu’elle a recourt à la nourriture. Chaque crise est en réalité une stratégie qui a pour but d’atténuer un ressenti désagréable pour la personne, elle est un moyen de faire au mieux – ou devrais-je écrire « au moins pire » - avec ce qu’elle ressent. C’est parce que la personne souffre d’une IPECE qu’elle déclenche des crises alimentaires, impossible alors d’éradiquer les crises si l’IPECE n’est pas traitée.

 

             Chercher à résister aux crises, c’est lutter contre une aide précieuse. Boulimer est plus qu’utile pour les personnes qui ignorent quoi faire de leurs émotions. La nourriture tempère les ressentis trop vifs, elle permet de passer ses nerfs, donne du courage, de la force pour affronter certains évènements de la vie, en nous permettant de faire quelque chose plutôt que rien elle offre également l’impression de moins subir certaines situations. Pour qui souffre de TCA les aliments sont de véritables ali-calmants, c'est-à-dire des aliments qui permettent de retrouver un minimum de sérénité en période de forte perturbation. La crise de boulimie est souvent le seul moyen connu pour continuer à vivre malgré les situations difficiles qu’elles rencontrent, s’en priver n’est pas sans effet.

 

             Chercher à résister aux crises, c’est aggraver son cas. La compulsion alimentaire se déclenche lorsque la personne se sent en danger par rapport aux émotions qu’elle traverse, elle se manifeste sous forme de tension intérieure, tension conçue pour être irrésistible. Chercher à résister à la compulsion ne fait que l’intensifier, la tension intérieure éprouvée augmente jusqu’à devenir insoutenable, insupportable. Résister à une compulsion ne permet pas d’échapper à la crise de boulimie, elle ne fait que la reconduire. De plus, se sentant plus en danger encore face à ce ressenti plus puissant encore la personne a recours à une crise « King size » qui réclame d’ingurgiter plus de nourriture que d’habitude, dans un temps plus court, les douleurs physique et morales qui en découlent sont plus violentes que si la crise avait été faite en temps voulu. Résister aux crises n’est pas rentable, alors en attendant de résoudre votre IPECE, répondez aux compulsions !

 

 

             Chercher à résister aux crises, quelques personnes affirment y parvenir. Trois possibilités :

1. La personne souffrant de TCA suit un régime stricte grâce à une volonté de fer. Malheureusement la volonté à elle seule ne permet pas de tenir très longtemps, un mois en moyenne. Après un mois les crises reprennent de plus belle. De plus il est courant d’observer une aggravation des manifestations boulimiques et hyperphagiques après cette période de résistance.

 2. Son addiction a été échangée contre une autre. On peut remarquer que les personnes qui réussissent à ne pas faire de crise alimentaire pendant une période supérieure à un mois ont souvent adopté un autre type de trouble du comportement. On peut relever notamment un recours à l’alcool, à certaines drogues, aux achats compulsifs, ou l’apparition de TOC, de phobies par exemple.

 3. Elles ont développé leur aptitude à prendre en charge leurs émotions, le plus souvent grâce à un suivi thérapeutique efficace.

 

             Mais alors, comment résoudre la racine du problème ? Il n’y a qu’une seule chose à faire pour sortir définitivement de la boulimie et de l’hyperphagie : Développer ses capacités à prendre en charge les émotions. Il est question d’apprendre à repérer les moments de déstabilisation, de découvrir comment accueillir les émotions sans en avoir peur, comment les comprendre, et d’acquérir les compétences nécessaires pour les utiliser pour se diriger vers le bien-être. Lorsque l’on sait exactement quoi faire de son ressenti alors le Trouble du Comportement Alimentaire disparaît … de lui-même !

 

Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

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6 janvier 2014

Les TCA ou le « Syndrome d’Alice au pays des merveilles* »

            Dans le dessin animé  Alice au pays des merveilles  - que j’appellerais plus volontiers « Alice au pays des contrariétés » - le personnage principal se retrouve confronté à de nombreuses situations déstabilisantes, situations face auxquelles il réagit peu, voire pas du tout.

Relevons ici quelques scènes caractéristiques. Alice tombe par surprise dans un gouffre dont elle ne voit pas la fin. De nombreuses portes lui barrent la route. L’ouverture d’une porte principale se refuse à elle.  Alice se fait marcher dessus par plus de dix personnages.  Deux hommes tentent de la garder dans un bois. Un inconnu la prend pour une autre, lui donne des ordres. Des fleurs s’associent pour la critiquer ouvertement sur son apparence, puis l’expulsent et l’arrosent. Alice est ensuite renvoyée une seconde fois, envahie de fumée. Un oiseau beaucoup plus petit qu’elle la traite de « serpent ». Le chapelier fou rit de son manque de connaissance. Dans la cour royale Alice est la victime d’une blague collective et reçoit des ordres ; elle est enfin menacée de mort, accusée à tort. 

Dans la plupart des scènes Alice subit ce qui lui arrive. Passive, elle manifeste en très peu d’émotion, n’exprime pas son désaccord. Ses quelques rares tentatives d’affirmation se retournent rapidement contre elle. Dans l’ensemble elle se laisse faire, laisse dire et ne refuse pas d’appliquer ce qu’on lui impose. Au pays des contrariétés, la seule arme de protection et de défense que semble posséder Alice est la nourriture. Présentée sous un aspect magique, elle l’emploie pour  s’adapter aux évènements qui la perturbent. 

 

Tout comme Alice, certaines personnes utilisent la nourriture pour faire face aux difficultés. Dans leurs cas les aliments ne sont pas consommés pour changer de taille (même si…), mais pour atténuer ce qui est ressenti et dont elles ne savent que faire, empêcher des paroles trop violentes de s’échapper, mais aussi pour faire quelque chose plutôt que rien, occuper son esprit ou encore se donner du courage.

Les personnes souffrant de TCA, elles, ne se trouvent pas dans un rêve mais bien dans la réalité. Pour sortir du syndrome d’Alice, elles peuvent apprendre à développer des « compétences de vie » qui leur permettront de ne plus jamais se laisser faire, et ce quelque soit le contexte dans lequel elles se trouveront. Ces compétences peuvent se développer à tout âge, notamment en Thérapie Active.

 

Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

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6 janvier 2014

Enfin un psychanalyste qui reconnaît que la psychanalyse n'est pas adaptée dans le cas de troubles handicapants au quotidien !

Philippe GRIMBERT est psychanalyste. Invité dans l’émission Avant-premières du 03/05/2012, il plaide en faveur des Thérapies Actives.

 « Le coaching est une version soft, sans sucre, et sans adjuvant de la psychanalyse, c’est une psychanalyse-conseil, qui vous dit assez-vite où il faut aller, ce qu’il faut utiliser pour être efficace, pour être performant, pour avoir du succès, pour bien écrire.  C’est quelque chose qui est à l’inverse de ce qui est l’âme et l’essence de la psychanalyse mais pourquoi pas. Je dirai même que les TCC – thérapies cognitivo comportementales - […] ont des vertus. Dans le cas de TOC où les gens sont dans l’incapacité absolue de sortir de chez eux, de prendre un métro, de faire certains gestes de la vie quotidienne on ne va pas leur proposer de s’allonger sur le divan en leur disant « dans quelques années vous allez voir ça ira mieux ». Non, ça n’est pas pensable, ça n’est pas une indication. Il faut aller vite. »

Accédez à l''émission via le lien : 

http://programmes.france2.fr/avant-premieres/index.php?page=article&numsite=7211&id_rubrique=7445&id_article=25241

 

Cabinet Barbara Verhaeghe - Boulimie / Hyperphagie - www.pleinement-soi.com

6 janvier 2014

"Maigrir à tout prix" sur M6, ou Maigrir au prix de la connerie...

M6

Je suis SCANDALISÉE par l'émission diffusée ce mercredi 18 avril sur M6 : "Maigrir à tout prix"...


Faire croire à des personnes qui souffrent d'hyperphagie qu'elles pourront devenir mince par la seule volonté de suivre un régime frôle la PERVERSION, et je trouve ça HONTEUX !!! Tous les professionnels des troubles du Comportement Alimentaire savent pertinemment que le comportement alimentaire n'est qu'un symptôme, que si la personne veut guérir c'est son Inaptitude à Prendre En Charge ses Emotions (IPECE) qu'il faut traiter, que sans cela tous les résultats ne peuvent être que de courte durée. Cette émission est à mon sens une véritable atteinte à la santé publique.
 

Proposer un régime sans traiter l'IPECE ne fait qu'empirer le mal-être de la personne souffrant d'hyperphagie à court ou moyen terme. Sans aucun doute :

  • Les compulsions alimentaires ne disparaissant pas avec le régime - bien au contraire - elle refera des crises tôt ou tard, plus souvent tôt ou tard malheureusement,
  • Elle prendra plus de poids qu'elle n'en avait à l'origine,
  • Aux premiers craquages s'installera une impression d'être nulle, sans volonté, lui renvoyant une très mauvaise image d'elle-même,
  • Ce qu'elle va vivre comme un échec va lui ajouter "une défaite de plus", elle va se sentir découragée. Elle risque de baisser les bras, c'est le cas dans l'émission d'ailleurs,
  • Ses crises alimentaires vont s'accentuer, son hyperphagie va s'empirer.



Plus scandaleux encore selon moi : Dans cette émission les personnes concernées n'ont pas les armes pour faire face aux conséquences de l'émission. Le regard accusateurs des spectateurs, les remarques désagréables à entendre des passants et des proches, les insultes reçues par courrier ne peuvent qu'aggraver leur état.


Traiter le comportement alimentaire ne permet pas de guerir de la boulimie ou de l'hyperphagie. 


Article écrit par Barbara Verhaeghe, Thérapeute TCA

Retrouvez les articles de B.Verhaeghe sur le site www.pleinement-soi.com

 

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